L’urine non-bio n’est pas potable ! (quoi que…)

L'urine non-bio n'est pas potable !


Que notre urine ne corresponde pas aux normes de qualité de l'eau potable, ce n'est pas vraiment un problème, mais que cela fasse paniquer les médias, là par contre...


Que notre urine ne corresponde pas aux normes de qualité de l'eau potable, ce n'est pas vraiment un problème, mais que cela fasse paniquer les médias, là par contre...

De quoi parlons-nous ?

 

L'association militante Générations Futures a réalisé une enquête dénonçant l'omniprésence du glyphosate dans notre urine, un pesticide classé "cancérigène probable". Les quantités sont telles qu'elles dépassent de 12,5 fois les normes de qualité de l'eau potable.

Cependant comme le démontre l'article de BunkerD, cela n'a rien de surprenant :

 

  • Le CIRC a bien classé le glyphosate "cancérogène probable", mais Générations Futures oublie de préciser que l'OMS et la FAO ont conclu plus tard qu'il n'était pas cancérogène par voie orale
  • Le reste de la communauté scientifique est assez rassurante sur ce sujet.  (Voir cet article)
  • Le rapport du CIRC évalue le danger sans prendre en compte l'exposition réelle.

 

  • 1,25 μg/L de glyphosate dans l'urine correspond à un rejet de 2,5 μg par jour.
  • Seul 20% du glyphosate consommé finit dans l'urine (le reste va dans les selles) il y a donc 12,5 μg de glyphosate qui transite dans notre corps chaque jour.
  • 12,5 μg de glyphosate correspond à 0,2% de la DJA !

 

  • Comparer notre urine aux normes de qualité de l'eau potable n'a aucun sens tant que nous ne la consommons pas.
  • Cette norme est arbitraire et non pas sanitaire, elle ne concerne d'ailleurs pas le glyphosate mais l'ensemble des pesticides.
  • Quitte à boire de l'urine, il est plus judicieux d'utiliser la VMAX, un seuil sanitaire basé sur la DJA du glyphosate.
  • La VMAX du glyphosate est de 900 µg/L selon l'Anses. [1]
  • La valeur moyenne trouvée par Générations Futures est de 1,2 µg/L (725x moins !)
  • Sur ce point précis, l'urine est donc potable, même si elle ne correspond pas aux critères de qualité.

 

Enfin, n'oublions pas que Générations Futures est une habituée du genre, tous les trois mois une telle enquête refait surface. Les médias n'avaient donc aucune excuse pour tomber une fois de plus dans le panneau :

 

 

 

1. Anses (p. 20)

Comment ont réagi les médias ?

 

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Les critères :

Critique : L'article expose des contre-arguments en priorité
Nuancé : Le contenu de l'article n'est pas alarmiste.
Alarmiste : Le contenu de l'article est alarmiste, ou le titre.

 

En résumé :

 

L'épisode du jour est catastrophique, même si l'information de base était facilement debunkable, aucun média n'a pris la peine de creuser le sujet.

On pourrait bien-sûr relativiser l'importance d'une telle débâcle, au fond cela ne fait que diaboliser le glyphosate, il n'y a pas mort d'homme, mais cet exemple est assez révélateur. Il montre à quel point les médias sont facilement manipulables et récupérables.

Une simple association anti-pesticide et pro-bio a réussi à imposer son plan de communication à l'échelle du pays. Ici, il n'y a pas de corruption, ni forcément de biais idéologiques ou de moyens financiers hors-normes, mais simplement des militants motivés ayant compris le fonctionnement des médias. Tout est là pour les séduire : parodie d'étude scientifique, vocabulaire alarmiste, comparaisons terrifiantes, et surtout, on tire sur une corde sensible, la peur des pesticides et le rejet de Monsanto. En plus, il y a des gens célèbres, le ponpon.

Cela montre bien que les médias ne sont parfois que des relais dociles de plans de communications douteux, plus prompts à reformuler une dépêche AFP alarmiste que de se remettre en question. En pleine élection présidentielle, cela mérite d'être souligné. 

 

Enfin, on pourrait également se demander si diaboliser le glyphosate est vraiment si anodin que cela ? L'attaquer de cette manière, c'est s'attaquer au consensus scientifique, (l'OMS, la FAO, le BfR, l'Anses, l'EPA, l'EFSA, l'ECHA...) ce qui créer une base solide pour le développement de certaines pensées conspirationnistes, après-tout, si l'OMS est corrompu au sujet du glyphosate, pourquoi ne le serait-il pas au sujet des vaccins ?

Et d'un point de vue plus pragmatique, promouvoir une écologie qui ne se base pas sur le consensus scientifique, n'est-ce pas se tirer une balle dans le pied ? 

 

Notes :

 

  • 41% des articles étudiés sont des copiés-collés d'AFP.
  • Malgré-tout, Libération a quand même réussi l'exploit de rater son copié-collé... (§5)
  • Les 59% restants ne font pas mieux, aucun journaliste n'a réellement creusé le sujet ! Lire les commentaires était parfois plus instructif, et je suis sérieux.
  • Le titre, l'image, et le chapeau de l'article de l'Humanité et du Nouvel Obs sont identiques. 

 

  • Le Figaro et Atlantico sont absents du classement. Cependant, ces deux sites ont déjà dénoncé les méthodes manipulatrices de Générations Futures, ce silence serait-il volontaire ?
  • Le Point a déjà dénoncé les méthodes de Générations Futures, mais ils ont quand même partagé l'information.

 

  • En dehors des sites d'informations classiques, Sciences & Avenir a publié un réel article, sans copié-collé et bien nuancé !

 

Sources : (Excel) : ici

1. Anses (p. 20)



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