16 différences statistiques entre les pro et anti-vaccins
16 différences statistiques entre les pro et anti-vaccins
(La 3ème va vous étonner !) Voici un petit compte-rendu d'un sondage effectué sur 226 personnes destiné à repérer les différences entre pro et anti-vaccins.
(La 3ème va vous étonner !) Voici un petit compte-rendu d'un sondage effectué sur 226 personnes destiné à repérer les différences entre pro et anti-vaccins.
Comment aborder cette problématique ?
La vaccination est certainement l'un des débats les plus brûlants du moment, si les réseaux sociaux semblent s'entre-déchirer entre les partisans et les opposants, il peut sembler intéressant de s'interroger sur l'origine de ce clivage. Après-tout, les deux camps ne défendent-ils pas un objectif commun qui est la protection des enfants ? Pourquoi un tel décalage alors ?
Cette question est vague, et nous n'y répondrons que très partiellement sous un angle précis, celui de la méthodologie. Autrement dit : existe-t-il des différences significatives entre les deux populations dans leurs façons d'appréhender l'information ? Si oui, est-il possible de prédire le rapport à la vaccination d'une personne en se basant sur ces uniques critères ? (spoiler : oui)
Pour le savoir, nous avons réalisé un petit sondage, sa précision statistique est assez faible, mais l'échantillon de 226 personnes est suffisant pour souligner quelques tendances fortes.
Méthodologie
Réaliser un sondage "maison" n'est pas un exercice facile, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne suffit pas d'interroger un grand nombre de personnes pour obtenir des résultats représentatifs. Il existe au contraire un nombre important de biais à éviter, voici comment nous avons tenté de limiter la casse :
► Quelques informations ennuyantes (cliquez ici)
Panel : 226 personnes au total ont été interrogées, elles se répartissent en trois groupes. Les pro-vaccins (n=88) ont été recrutés sur des pages dédiées au scepticisme, cette population n'est donc représentative que des rationalistes "extrêmes" défendant activement la vaccination. Les anti-vaccins (n=57) proviennent de pages militantes contre la vaccination, ce groupe représente donc à l'inverse des personnes très fermement opposées. Enfin, le groupe neutre (n=81) a été recruté sur des pages n'ayant aucun rapport avec la vaccination (hypersensibilité, douance...), il servira de groupe témoin et de groupe cobaye.
Choix des groupes : Le choix de se concentrer uniquement sur les groupes extrêmes est destiné à réduire le biais d'échantillonnage. Il est en effet difficile d'obtenir un panel représentatif de la population française en recrutant au hasard sur les réseaux sociaux, il est en revanche assez facile d'estimer l'opinion d'un groupe Facebook bien ciblé. Enfin, les résultats sont susceptibles de varier significativement selon la communauté sondée, c'est pourquoi nous nous sommes concentrés sur deux extrêmes qui représentent assez bien le débat sur internet.
Questionnaire : Une copie du sondage est disponible ici. Les questions sont formulées de la façon la plus neutre possible afin de limiter au maximum les biais (effet de cadrage, effet d'ancrage, etc.), le nombre de questions est limité afin de ne pas fatiguer les sondés. Les questions sensibles "faites-vous confiance dans les organismes scientifiques ?" par exemple, sont formulées en "Faites-vous confiance aux sites internet provenant d'agences sanitaires ? (OMS, ANSM...)" afin de ne pas éveiller les suspicions quant à la finalité du sondage, cela soulève cependant peut-être un biais d'interprétation de ma part. L'autre question sensible "quelle est votre opinion sur la vaccination ?" est posée à la fin du questionnaire afin de ne pas influencer les autres réponses.
Marge d'erreur : Un échantillon de 50-80 personnes nous permet d'avoir un panel assez représentatif des groupes Facebook interrogés avec une marge d'erreur estimée à environ 10% (elle est calculée précisément sur certains graphiques). Nous nous contenterons donc de commenter les tendances générales, en gardant en tête la nature des populations interrogées. La marge d'erreur est calculée avec un taux de confiance de 95%.
Interprétation des réponses : Les réponses données peuvent peuvent faire l'objet d'une certaine part d'interprétation personnelle susceptible de biaiser les résultats. On pourrait par exemple déclarer avoir confiance aux médecins malgré son scepticisme, en pensant au cas particulier des homéopathes. Ce biais n'est pas réellement pris en compte dans cet article. De la même façon, ce sondage est basé sur des déclarations théoriques et non pas sur des observations réelles, ce qui est susceptible d'influencer la validité de certaines réponses.
Les données :
Si vous n'avez pas lu la partie "méthodologie", retenez que nous avons trois panels ; les pro-vaccins et anti-vaccins ont été recrutés sur des groupes militants radicaux, et les neutres viennent de groupes hors-sujets.
Les résultats qui vont suivre ne représentent donc pas l'avis de la population française mais uniquement celui des membres de ces groupes, en fait, c'est comme si pour souligner les différences entre la gauche et la droite en général, nous comparions l'extrême-gauche et l'extrême-droite.
Les termes utilisés pour désigner ces groupes ("anti-vaccins" et "pro-vaccins") sont donc assez trompeurs, gardez bien en tête que nous ne parlons ici que d'extrêmes. Maintenant que ces précisions sont faites, nous pouvons commencer :
Opinion sur la vaccination
■ rouge : très défavorable, ■ orange : plutôt défavorable, ■ bleu : neutre, ■ vert clair : plutôt favorable, ■ vert foncé : très favorable
Ces premiers résultats sont parfaitement cohérents et confirment le bon ciblage des groupes.
Les pro-vaccins soutiennent les vaccins, les anti-vaccins s'opposent aux vaccins.... Examinons maintenant plus en détails leurs réponses, les choses vont enfin devenir intéressantes.
Confiance dans la science
■ vert : plutôt confiant + très confiant, ■ rouge : plutôt méfiant + très méfiant
Une différence flagrante nous saute alors aux yeux : les pro-vaccins accordent une très grande confiance en la science là où les anti-vaccins tendent à la rejeter.
Afin de mieux comprendre cette méfiance, il est intéressant de noter la différence de confiance dans le groupe anti-vaccins entre les agences scientifiques (19,61%, soit entre 9 et 30% avec la marge d'erreur) et les études seules (47,06%, soit entre 34 et 60%). On réalise alors que dans le pire des cas, la méthode scientifique n'est catégoriquement rejetée "que" chez 40% d'entre-eux, c'est énorme mais cela montre également qu'environ la moitié des opposants de la vaccination défend une démarche basée sur la science. C'est le consensus communément admis qui est rejeté.
Confiance dans les médias
C'est non sans humour que nous constatons que la méfiance vis-à-vis des médias est universelle, même si les raisons de ce rejet semblent ironiquement opposées pour ces deux groupes.
En revanche, la perception des documentaires est beaucoup plus intéressante à commenter ; environ la moitié des opposants à la vaccination (entre 34 et 60 %) accorde une certaine confiance dans ce format, là où les pro-vaccins se montrent beaucoup plus sceptiques (entre 18 et 37%). Cette méfiance à l'encontre des documentaires semble plutôt cohérente avec les précédents résultats, ce format ne se base pas systématiquement sur la science, il lui arrive même souvent de la rejeter ouvertement.
Confiance dans les sites internet
Les résultats obtenus ressemblent à des caricatures tant l'opposition entre les deux groupes est marquée.
C'est pourtant cohérent ; Wikipedia est une encyclopédie participative qui sélectionne ses informations en fonction de la qualité des sources. Un tel système encourage donc fortement les connaissances basées sur les consensus scientifiques. Il est en revanche plus difficile d'expliquer pourquoi une forte minorité d'opposants (entre 10 et 31%) accorde une certaine confiance à cet outil alors que toutes ses pages sont favorables à la vaccination (l'encyclopédie est peut-être utilisée pour trouver des informations basiques ?).
Confiance dans les réseaux sociaux
A l'origine, il n'était pas prévu d'insister sur les résultats de cette question, c'est pourtant l'une des plus grosses surprises de ce sondage.
Une forte proportion des opposants à la vaccination accorde une relative confiance aux réseaux sociaux (entre 30 et 56%) alors qu'ils ne sont qu'une infime minorité chez les pro-vaccins (entre 0 et 9%) et le groupe neutre (entre 1 et 16%). Le succès de ce support s'explique peut-être par l'intérêt qu'accorde les opposants à la vaccination aux témoignages ? C'est justement la piste que nous allons creuser.
Influence des témoignages
Dans l'ensemble, les pro-vaccins accordent une très faible importance aux témoignages (entre 12 et 34%), contrairement aux opposants qui admettent s'appuyer dessus pour se forger une opinion pour l'écrasante majorité d'entre eux (entre 84 et 99%).
Il semble par ailleurs intéressant de comparer ces résultats avec les réponses du groupe contrôle, même si ce dernier est pro-vaccin, il s'appuie fortement sur les témoignages pour construire son avis sur la question (entre 58 et 82%). Ce qui nous laisse imaginer que la méfiance envers les témoignages est un caractère uniquement propre aux rationalistes extrêmes de notre groupe et non à l'ensemble des personnes favorables à la vaccination.
Médecin VS Google
■ rouge : pas du tout important, ■ marron : peu important,■ vert clair : plutôt important, ■ vert foncé : très important
Si les 3/4 des pro-vaccins et des neutres accordent une grande importance à l'avis de leur médecin, les anti-vaccins sont au contraire 3/4 à s'en méfier.
Ces derniers se basent très majoritairement sur les recherches personnelles pour se faire un avis (100%), cette tendance est plus modeste chez les pro-vaccins (entre 59 et 79%) et les neutres (entre 76 et 91%). Plus intéressant encore, la répartition détaillée montre qu'il n'existe pas de réelles différences de tendances entre les groupes pro-vaccins et neutres, alors que les anti-vaccins accordent aux recherches une confiance qui tend vers des valeurs extrêmes.
Comment se forger une opinion sur les vaccins ?
Si nous résumons les tendances ; les anti-vaccins accordent une place extrêmement importante à leurs recherches personnelles. Ils se démarquent également par un rejet des médecins et une certaine méfiance à l'encontre de la communauté scientifique.
A l'inverse, les pro-vaccins ont la particularité de se forger une opinion en ne prenant en compte quasi-uniquement l'avis de la communauté scientifique et des médecins.
Zoom sur le groupe neutre
Nous avons pu identifier des différences majeures entre les pro et anti-vaccins extrémistes, mais ces tendances sont-elles généralisables ?
Pour le savoir, tentons d'appliquer ces critères au sein du groupe "neutre".
Aucune corrélation n'existe dans le groupe neutre entre l'influence des témoignages et l'opinion sur la vaccination . A l'instar du groupe anti-vaccin, celui-ci accorde de toute façon une très grande importance à cet élément quel que soit son "camp".
En revanche, si nous nous focalisons sur les personnes qui accordent une plus grande confiance aux médecins qu'aux témoignages, une corrélation extrêmement forte apparaît en faveur de la vaccination. De la même façon, la confiance envers les agences scientifiques est un indicateur très puissant pour différencier pro et anti-vaccins au sein du groupe neutre.
Autrement dit, le rapport à la science semble être un facteur clé pour déterminer la position de chacun sur la vaccination, plus encore que la méthodologie en elle-même.
Utilisation de Google
Les sondés ont simulé une requête Google pour savoir si les ondes électromagnétiques pouvaient être nocives ou non.
Les biais des moteurs de recherches ont déjà été développés dans un précédent billet, nous nous sommes ici contentés d'évaluer un seul critère : les internautes inscrivent-ils la réponse à leur question dans leur propre question ? Autrement dit, toutes recherches de type "ondes danger", "wifi risque" sont comptées comme possiblement biaisées. A l'inverse le moindre effort pour tenter d'insérer un minimum d'objectivité est considéré comme correct, "wifi dangereux ou non ?", "wifi risque études" "wifi effets santé".
■ rouge : recherche anxiogène, ■ gris : n'a pas (correctement) répondu à la question ■ vert : recherche non anxiogène
Nous remarquons que le groupe anti-vaccin semble moins sensibilisé à ce biais que les autres panels ; la moitié de leurs répondants inscrivaient une requête possiblement biaisée, alors même qu'ils accordent plus d'importance dans leurs recherches personnelles que les autres. En revanche, cela s'explique peut-être en partie par un biais dans la question, ce groupe était déjà très majoritaire à se méfier des ondes, contourner ce piège était un peu plus difficile pour eux.
Nous remarquons d'ailleurs que le groupe pro-vaccin très axé sur une méthodologie rigoureuse tombe malgré-tout dans ces travers dans une proportion presque équivalente à celle du groupe témoin.
Conclusion :
Encore une fois, il semble important de rappeler la nature des populations sondées.
Nous avons comparé deux groupes assez particuliers, tandis que le "neutre" n'est pas réellement représentatif de la population française, même si les données obtenues son assez cohérentes quand on les compare aux sondages nationaux (à propos de la confiance dans Wikipedia, les réseaux sociaux et les médias, dans les vaccins, toutes les tendances soulevées ici sont confirmées).
Les personnes fortement opposées à la vaccination se déclarent donc :
■ Très confiantes dans leurs recherches personnelles.
■ Confiantes par rapport aux réseaux sociaux.
■ Méfiantes vis-à-vis de de la science.
■ Très méfiantes vis-à-vis de l'avis des agences scientifiques.
■ Très méfiantes vis-à-vis des médecins.
D'autres éléments permettent de les définir, même si ces déclarations ne sont pas spécifiques à ce groupe :
■ Très confiantes dans les témoignages.
■ Confiantes vis-à-vis des documentaires.
■ Très méfiantes vis-à-vis des médias.
A l'inverse, les personnes fortement pro-vaccins se distinguent en se déclarant :
■ Très confiantes vis-à-vis des agences scientifiques.
■ Très confiantes vis-à-vis des médecins.
■ Très méfiantes vis-à-vis des témoignages.
■ Très méfiantes vis-à-vis des documentaires.
Gardons alors en tête ces différences afin de mieux aborder ce débat, j'espère que cela aidera à aboutir à des discussions plus sereines et compréhensives. Ces résultats montrent également à quel point la méthodologie influence nos opinions (à moins que ce soit l'inverse), être capable de différencier les bons et mauvais arguments semble donc être plus que jamais justifié. Si ces questions vous intéressent, je vous renvoie alors vers une chaine qu'on ne citera jamais assez : Hygiène Mentale.
Bien entendu, si vous avez une autre lecture des résultats, des questions ou des critiques, n'hésitez pas à nous le faire savoir en commentaires.
Pour télécharger les données brutes (format excel) cliquez ici.
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- Aurélien Mattiussi
- 23 septembre 2019
2 ans après, personne ne lira ce message. Cette petite étude était très intéressante, elle reste très parlante car même si l’effectif est faible, les résultats sont si diamétralement opposés qu’on peut se permettre une généralisation des tendances sans trop de risques.
Je voulais simplement corriger 2 légers écueils méthodologiques (il me semble) dans le travail.
Premièrement, les trois tout derniers camemberts sont commentés ainsi juste avant la conclusion :
« le groupe pro-vaccin très axé sur une méthodologie rigoureuse tombe malgré-tout dans ces travers dans une proportion presque équivalente à celle du groupe témoin. »Parce que le groupe pro c’est 20.45%, le groupe neutre c’est 27.16%, et les antis, 38%
Et 20 et 27 ne vous semblent pas si éloignés que cela. Mais c’est sans tenir compte de l’énorme parasitage des « n’a pas répondu correctement à la question » en gris. Faute de détail sur ce groupe non-expliqué, on doit bien supposé qu’ils ont les mêmes proportions que le reste de leur communauté. Ainsi les 28% gris chez les antis, on doit supposer que s’ils avaient répondu correctement à la question, ils auraient été 38% à faire une recherche biaisée, et 34% à faire une recherche plus objective. Et comme ce groupe gris est infime chez les pro-vaccins, cela déstabilise la lecture que vous faites des graphiques. Autrement dit, il faut éliminer ces gris, les sortir de l’échantillon, tant pis pour eux. En faisant cela on obtient pour les pourcentage de gens faisant des recherches biaisées : 20.68% chez les pros, 31.85 chez les neutres, et 48.64 chez les antis. Trois paliers assez bien délimités en réalité.Deuxième soucis, nettement moins important, votre agencement du diagramme en toile d’araignée. Ce type de diagramme doit nous faire appréhender une surface et sa localisation comme révélant des tendances. Pour le construire correctement, il faut le structurer avec deux pôles. Par exemple, pour une représentativité politique, vous demandez à un public de se prononcer sur des propositions politiques plutôt de gauche, de droite ou du centre, il faut mettre la proposition la plus « de droite » à un endroit, la plus « de gauche » en face, entourer chacune par les propositions correspondant à leur camp idéologique, et entre ces deux « blocs » les propositions centristes (le plus centre gauche vers le pôle gauche, les plus centre droit vers le pôle droit). Ainsi ce résultat sera équilibré et lisible d’un coup d’œil, l’allure du diagramme traduira réellement une tendance politique intuitive d’un coup d’œil.
A l’inverse, si vous alternez parfaitement, droite-gauche-droite-gauche tout autour du diagramme, la figure sera en étoile, décalée d’un cran pour les profils « de gauche » par rapport au profils « de droite » totalement illisible. Encore pire, si vous réunissez certaines propositions, par exemple, quatres propositions de gauche côte à côte, mais des propositions de droites entrecoupées par les propositions centristes et les propositions de gauches restantes, vous aurez des figures déséquilibrées, les profils « de gauche » auront toujours une bien plus grande surface (pour des raisons géométriques de couverture sur le diagramme) alors que les profils de droite seront en dent de scie, hachés par des propositions pas vraiment de droite.
BREEEEF, il me semble que vos diagrammes ont été fait sans trop se poser ces questions. (ou bien vous avez tenté sans trop réussir à organiser les données).
Enfin bref, personne ne lira ça, merci pour cet article, au revoir ! ^^
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- Bouquet
- 6 janvier 2019
Bonjour,
pour ma part le biais de confirmation dans cette méthodologie m’apparait comme le nez au milieu de la figure.
Le choix de la population est extrêmement parlant.Les » pro-vaccins » ont été recrutés sur des pages dédiées au scepticisme, ce sont des « rationalistes » pour reprendre le mot utilisé pour les décrire dans le paragraphe « Méthodologie ».
Les « anti-vaccins » proviennent de pages militantes contre la vaccination, ce sont des « militants ».Pourquoi et en quoi les sceptiques seraient d' »extrêmes » défendeurs de la vaccination ?
Ce sont des sceptiques, ils ne sont, en théorie, d’ardents défendeurs que du scepticisme.
Pourquoi ne pas avoir recruté les « pro-vaccins » sur des pages militantes pour la vaccination ?
L’échantillon aurait été beaucoup plus représentatif d' »extrêmes » défendeurs de la vaccination.Dans le sondage, surprise, surprise, nous apprend que les « pro-vaccins » sont « rationnels » et « scientifiques » et que les « anti-vaccins » se fient davantage aux réseaux-sociaux comme le feraient des militants.
Rien de surprenant jusque là.Je ne suis ni anti-vaccin, ni totalement pour, je passe simplement ici pour mettre un peu d’eau dans votre vin.
Notamment, si je peux me permettre, avec cet appel fait par deux médecins et signés par 7000 professionnels de santé (selon leurs chiffres) :
https://www.11vaccinsobligatoires.com/appel-au-grand-public/ -
pre scriptum: Je constate avec étonnement qu’il n’y a aucun commentaire de personne nettement anti-vaccination. Je teste donc pour vérifier si le mien est censuré ou pas.
Aucune personne raisonnable ne peut nier ce qui est scientifiquement vérifiable. Mais votre concept de science est flou. Car est-ce de la science (véritable, vérifiable, honnête, basée sur l’expérience, statistiquement valable, avec des données publiques ouvertement publiées) ou de la pseudo-science (manipulée, manipulatrice, fut-elle officielle, conventionnelle) ? Pour rappel, la médecine n’est pas une science. C’est une pratique (ou un art) qui utilise certains éléments scientifiques (ex: prise de température, analyse sanguine) qui sont ensuite « interprétés ». Comme évoqué par d’autres commentateurs ici (dont Pierre Wenger en 2017), les études scientifiques suscitent la suspicion suite aux nombreux scandales.
Par ailleurs, le concept de « recherches personnelles » est flou. S’agit-il par exemple d’une heure passée à lire un forum ou bien de centaines d’heures passées à lire des livres ou bien de recherches d’expériences concrètes (sondage auprès de ses proches pour savoir combien de personnes n’ayant pas renouvelé leur « vaccin anti-tétanique » ont survécu ou succombé à des blessures et coupures sanglantes sans intervention médicales ?).
Pour faire le profil des anti-vaccins, il serait surtout intéressant de se focaliser sur leurs sources d’information et de formation: livre, site, personnalité experte, mouvement alternatif tel que l’hygiénisme, séminaire, discussion, initiation, expérimentation personnelle.
La science, pour beaucoup de personnes conscientes, est extérieure à la pseudo-science officielle. Cette pseudo-science officielle motivée par le profit, la carrière, le pouvoir, le contrôle de la population, la crainte de poursuite légale. Ce qui (ironiquement) incite à vacciner de crainte d’être accusé de ne pas avoir pris toutes les mesures conventionnelles possibles pour éviter un mort. Le problème étant que l’inverse n’est pas vrai. Il est rare que les proches d’une victime d’un vaccin puisse obtenir réparation (quelle réparation d’ailleurs?). Donc le système pro-vaccination pousse dans un seul sens car la mafia médicale encourage la convention et sanctionne toute initiative non conventionnelle.
Dans le sondage, on constate que les pro-vaccin se fient de façon égale aux « agences scientifiques » et aux « études scientifiques ». Il est évident que le financement de la recherche est capté par les « agences » en question. Donc agences et études, c’est idem. Les anti-vaccin se fient très peu aux « agences scientifiques » et pas beaucoup (mais un peu plus tout de même) aux « études scientifiques ». A mon avis, cet écart montre que les anti-vaccin ont soif de science, mais rejettent les agences scientifiques qui réalisent ces études.
Pro et anti-vaccin admettront peut-être que le doute règne actuellement. La seule manière de résoudre le débat sur la vaccination serait de faire un suivi médical exhaustif et obligatoire des vaccinés et des non vaccinés d’une population entière pendant plusieurs (trois ?) générations. Afin d’obtenir des statistiques fiables en conditions réelles, sans le biais des études statistiques. On verrait ainsi si les non vaccinés meurent plus ou moins. S’ils sont plus ou moins atteints de sclérose en plaque, autisme et autres joyeusetés. Ce suivi pourrait être réalisé via une blockchain incorruptible et organisé de façon redondante et supervisé par des organismes indépendants qui croiseraient leurs données.
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- Hélène Couret
- 20 janvier 2018
l’étude est intéressante et il aurait été éclairant d’avoir des précisions quant au cursus des personnes ayant répondu : avaient ils une formation scientifique qui aurait pu leur permettre d’analyser le contenu de leur lecture et d’avoir une analyse critique sur les informations données.
Ne pas oublier que le crédit accordé par le lecteur au rédacteur d’un article lui donne plus de poids (par exemple appartenance au même groupe d’opinion). -
- Pierre Wenger
- 25 novembre 2017
Une des limites à votre étude est la définition de sciences et documentaires ou témoignages : depuis qu’on a des études scientifiques pipées à la base parce que commanditée par des intérêts financiers, la crédibilité de toutes a été bien entamée ! Dans le même temps, on s’aperçoit seulement depuis peu que les réseaux sociaux peuvent véhiculer des témoignages forgés de toute pièce pour manipuler l’audience.
Un autre biais est illustré par tous les scandales sanitaires et les dernières avancées : avant d’être un scandale, la communauté scientifique est d’accord et nie la faille, idem pour les découvertes, même Pasteur ou Currie ont dû lutter contre la communauté scientifique de leur époque pour faire admettre leurs découvertes.
Dans ces conditions, je peux croire à la science et penser qu’elle peut se tromper, croire en l’efficacité des vaccins tout en croyant qu’ils ne sont pas tous si inoffensifs qu’on veut bien l’admettre (penser aux excipients…) ou que les choix sont guidés par la finance plus que par la médecine.
Sur le long terme, la science finit par avoir raison, mais à un instant donné, la curiosité et le scepticisme sont les seules qualités nécessaires pour faire avancer la science. -
- Jean-Luc Martin-Lagardette
- 13 novembre 2017
Cette enquête est faussée dès le départ en présentant la situation de façon trop simplifiée car elle ne concerne que les extrêmes, alors qu’une grande partie (la majorité ?) des personnes qui protestent n’est pas « opposée » aux vaccins (il y a de nombreux médecins parmi eux) mais est critique envers contre la politique vaccinale, paternaliste, culpabilisante, insuffisamment transparente et trop liée aux intérêts industriels.
Toute enquête qui ne prend pas en compte cette réalité me semble peu éclairante.-
- Vindinum
- 13 novembre 2017
Bonjour et merci pour votre commentaire.
Cette critique me semble parfaitement justifiée, et c’est justement pourquoi j’ai rappelé à de très nombreuses reprises les limites d’interprétations que cela soulevait. C’est d’ailleurs la principale limite de ce sondage, bien plus que la taille des effectifs (qui n’était pas si grave en fin de compte).
N’hésitez pas à (re)lire la partie méthodologie pour avoir plus d’informations sur la démarche, mais comme un échantillon représentatif de la population française n’était pas évident – ou impossible – à obtenir via Facebook, j’ai choisi de me focaliser volontairement sur ces populations extrêmes faciles à sonder. D’ailleurs, les premiers comparatifs avec le groupe « neutre » montrent déjà que certaines tendances ne semblent pas généralisables.
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Sympa comme étude, surtout la toute dernière question de recherche Google, qui donne une information cruciale.
En revanche, certains problèmes de clarté avec la figure partie « Zoom sur le groupe neutre » : avec une légende c’est mieux, je n’ai pas saisi sur le coup.
Aussi, avec des numéros de figure c’est mieux. Ça permet de rapidement référer dans les coms, et aussi dans votre propre article. -
- Alexandre D.
- 11 novembre 2017
Beau travail !
Les résultats, bien que limités par la proportion des personnes sondées, ne révèle rien de ce que l’on pouvait déjà estimer par quelques inductions bien senties… Cela dit, ce sondage a le mérite de mettre en lumière les raisons qui font qu’un croyant (car c’est finalement bien de ce dont il s’agit) consolide principalement sa « foi » en rejetant l’autorité scientifique et en s’appuyant sur les témoignages d’autres croyants (l’effet communautaire semble le biais le plus important lors de ce processus).
En l’occurrence, bien heureusement pour la rationalité, les anti-vaccins ne peuvent pas totalement rejeter l’autorité scientifique, car les vaccins sont un produit de la science à l’origine et qu’ils ont largement fait leurs preuves au fil du temps. Si le défaut du vaccin est justement d’avoir fait oublier à la population son intérêt par ses effets bénéfiques constants, peut-être une campagne de sensibilisation nationale sur les dangers des maladies infectieuses pourrait nous éviter de nouvelles épidémies à cause de l’inconscience de quelques cas isolés.
Certes, cela n’enlève rien le débat sur l’intérêt de l’ensemble des vaccins (typiquement, quelle proportion doit réellement être vaccinée pour avoir un effet suffisant), du marché pharmaceutique qui en est fait (dont les contribuables payent les frais sans que l’état ne cherche à faire baisser les prix) ainsi que du lobbying qui parasite la plupart des débats sensés et fait perdre la confiance des gens envers l’état.
Lors d’une période de manque de confiance de la population envers l’état, les médias et la communauté scientifique, il est grand temps qu’un nouveau paradigme de la pensée basé sur la logique et l’intelligence prenne le dessus sur le paradigme millénaire basé sur les sentiments et l’expérience.
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- Whitfield
- 4 novembre 2017
J’ai beaucoup aimé cet article et je pense que ce genre d’étude est très utile car elle permet de mieux comprendre comment les gens procèdent pour se forger une opinion (et donc adapter la communication pour les convaincre d’en changer ?). Je serais curieuse de savoir si les gens qui ont répondu qu’ils n’avaient pas apprécié cet article sont pro ou anti vaccins 😅.
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- Ganesh
- 2 novembre 2017
et cet articles est écrit par quel groupe de personnes du panel de l’étude?
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- Vindinum
- 2 novembre 2017
Si vous êtes sur ordinateur, vous pouvez passer votre souris sur le petit « biasomètre » en haut à droite de l’article, il indique mes préjugés sur le sujet.
Pour vous répondre plus directement, je correspond très clairement au groupe « pro-vaccin », toutes mes réponses sont concordantes.
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- Tanguy Christine
- 2 novembre 2017
En lisant je me sois posé cette question: les « bilans » des arguments de pensée pour les 3 groupes pro, anti et neutres que vous représentez par un « simili diagramme » en étoile peuvent -ils être analysés de la manière suivante: surface centrale colorisée plus grande = plus grand apport et mélange d’arguments de sources diverses. J’ajoute que personnellement je ne suis pas neutre, je réfléchis encore pour moi et les gens que j’aime entre anti et pro…
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- Vindinum
- 2 novembre 2017
Bonjour, je ne voudrais pas vous donner une réponse hâtive ou éronnée, mais c’est effectivement ainsi que je le comprends.
Si cela peut vous aider à mieux visualiser la situation, voici les données complètes pour l’influence :
« Anti-vaccins »
• Avis proches → 52%
• Réseaux sociaux → 43%
• Médecin → 28%
• Science → 52%
• Témoignage → 91%
• Recherches personnelles → 100%
• Documentaires → 67%« Pro-vaccins »
• Avis proches → 15%
• Réseaux sociaux → 14%
• Médecin → 85%
• Science → 92%
• Témoignage → 23%
• Recherches personnelles → 70%
• Documentaires → 21%On réalise bien que le groupe pro-vaccin (zététicien plus précisément) est très élitiste dans son approche et exclu autant que possible les sources peu scientifiques ou facilement biaisées. En revanche, on ne constate pas différence de « surfaces totale » entre les neutres et les anti-vaccins, il n’y a donc certainement pas grand chose à en conclure à ce niveau là.
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- Ammie
- 1 novembre 2017
Lorsqu’on voit que des médecins, pas si rares, sont anti-vaccins, ou sur leur plaque s’annoncent « médecin-homéopathe », et que cette homéopathie est en France partiellement remboursée par la Sécurité Sociale (pendant que le nombre de patients en réel danger de mort pouvant avoir accès à des soins réellement curatifs est lui limité parce que ça en revanche, ça coûte trop cher)… on peut être très attaché à la rationalité scientifique et, justement, ne pas totalement faire confiance ni aux médecins, ni aux agences de santé. Cependant, pas au point d’aller croire Google tout cru, ni de prendre un témoignage pour preuve.
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- Vindinum
- 2 novembre 2017
Merci pour votre commentaire, je comprends tout à fait le sens de votre remarque.
A titre personnel, je voulais répondre « très important » à la question sur l’influence du médecin, mais la proportion non négligeable de médecins anti-vaccins et homéopathes m’a fait choisir l’option « plutôt important ». Un raisonnement similaire aurait très bien pu justifier le même genre de réponses avec les agences scientifiques et encore plus pour les études.
C’est pourquoi j’ai simplifié la présentation des réponses en fusionnant les « un peu » et « beaucoup » dans mes graphiques. Bien sûr, je pars du principe qu’un esprit rationaliste ne franchira jamais la frontière de la réponse négative. (une hypothèse probablement exacte vu les résultats extrêmes du groupe « pro-vaccin »)
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- Arnauld Van Muysewinkel
- 1 novembre 2017
Il serait intéressant de faire une étude similaire au sujet de la croyance en l’efficacité de l’homeopathie.
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- Vindinum
- 2 novembre 2017
En effet, il serait même intéressant de faire ce genre d’enquêtes avec toutes les opinions qui s’opposent aux consensus scientifiques. Malheureusement, cela risquerait de demander pas mal de travail 😀
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- laurent quark
- 28 mars 2019
et ça risque de faire rappliquer JBR…
2 ans après, personne ne lira ce message. Cette petite étude était très intéressante, elle reste très parlante car même si l’effectif est faible, les résultats sont si diamétralement opposés qu’on peut se permettre une généralisation des tendances sans trop de risques.
Je voulais simplement corriger 2 légers écueils méthodologiques (il me semble) dans le travail.
Premièrement, les trois tout derniers camemberts sont commentés ainsi juste avant la conclusion :
« le groupe pro-vaccin très axé sur une méthodologie rigoureuse tombe malgré-tout dans ces travers dans une proportion presque équivalente à celle du groupe témoin. »
Parce que le groupe pro c’est 20.45%, le groupe neutre c’est 27.16%, et les antis, 38%
Et 20 et 27 ne vous semblent pas si éloignés que cela. Mais c’est sans tenir compte de l’énorme parasitage des « n’a pas répondu correctement à la question » en gris. Faute de détail sur ce groupe non-expliqué, on doit bien supposé qu’ils ont les mêmes proportions que le reste de leur communauté. Ainsi les 28% gris chez les antis, on doit supposer que s’ils avaient répondu correctement à la question, ils auraient été 38% à faire une recherche biaisée, et 34% à faire une recherche plus objective. Et comme ce groupe gris est infime chez les pro-vaccins, cela déstabilise la lecture que vous faites des graphiques. Autrement dit, il faut éliminer ces gris, les sortir de l’échantillon, tant pis pour eux. En faisant cela on obtient pour les pourcentage de gens faisant des recherches biaisées : 20.68% chez les pros, 31.85 chez les neutres, et 48.64 chez les antis. Trois paliers assez bien délimités en réalité.
Deuxième soucis, nettement moins important, votre agencement du diagramme en toile d’araignée. Ce type de diagramme doit nous faire appréhender une surface et sa localisation comme révélant des tendances. Pour le construire correctement, il faut le structurer avec deux pôles. Par exemple, pour une représentativité politique, vous demandez à un public de se prononcer sur des propositions politiques plutôt de gauche, de droite ou du centre, il faut mettre la proposition la plus « de droite » à un endroit, la plus « de gauche » en face, entourer chacune par les propositions correspondant à leur camp idéologique, et entre ces deux « blocs » les propositions centristes (le plus centre gauche vers le pôle gauche, les plus centre droit vers le pôle droit). Ainsi ce résultat sera équilibré et lisible d’un coup d’œil, l’allure du diagramme traduira réellement une tendance politique intuitive d’un coup d’œil.
A l’inverse, si vous alternez parfaitement, droite-gauche-droite-gauche tout autour du diagramme, la figure sera en étoile, décalée d’un cran pour les profils « de gauche » par rapport au profils « de droite » totalement illisible. Encore pire, si vous réunissez certaines propositions, par exemple, quatres propositions de gauche côte à côte, mais des propositions de droites entrecoupées par les propositions centristes et les propositions de gauches restantes, vous aurez des figures déséquilibrées, les profils « de gauche » auront toujours une bien plus grande surface (pour des raisons géométriques de couverture sur le diagramme) alors que les profils de droite seront en dent de scie, hachés par des propositions pas vraiment de droite.
BREEEEF, il me semble que vos diagrammes ont été fait sans trop se poser ces questions. (ou bien vous avez tenté sans trop réussir à organiser les données).
Enfin bref, personne ne lira ça, merci pour cet article, au revoir ! ^^
Bonjour,
pour ma part le biais de confirmation dans cette méthodologie m’apparait comme le nez au milieu de la figure.
Le choix de la population est extrêmement parlant.
Les » pro-vaccins » ont été recrutés sur des pages dédiées au scepticisme, ce sont des « rationalistes » pour reprendre le mot utilisé pour les décrire dans le paragraphe « Méthodologie ».
Les « anti-vaccins » proviennent de pages militantes contre la vaccination, ce sont des « militants ».
Pourquoi et en quoi les sceptiques seraient d' »extrêmes » défendeurs de la vaccination ?
Ce sont des sceptiques, ils ne sont, en théorie, d’ardents défendeurs que du scepticisme.
Pourquoi ne pas avoir recruté les « pro-vaccins » sur des pages militantes pour la vaccination ?
L’échantillon aurait été beaucoup plus représentatif d' »extrêmes » défendeurs de la vaccination.
Dans le sondage, surprise, surprise, nous apprend que les « pro-vaccins » sont « rationnels » et « scientifiques » et que les « anti-vaccins » se fient davantage aux réseaux-sociaux comme le feraient des militants.
Rien de surprenant jusque là.
Je ne suis ni anti-vaccin, ni totalement pour, je passe simplement ici pour mettre un peu d’eau dans votre vin.
Notamment, si je peux me permettre, avec cet appel fait par deux médecins et signés par 7000 professionnels de santé (selon leurs chiffres) :
https://www.11vaccinsobligatoires.com/appel-au-grand-public/
pre scriptum: Je constate avec étonnement qu’il n’y a aucun commentaire de personne nettement anti-vaccination. Je teste donc pour vérifier si le mien est censuré ou pas.
Aucune personne raisonnable ne peut nier ce qui est scientifiquement vérifiable. Mais votre concept de science est flou. Car est-ce de la science (véritable, vérifiable, honnête, basée sur l’expérience, statistiquement valable, avec des données publiques ouvertement publiées) ou de la pseudo-science (manipulée, manipulatrice, fut-elle officielle, conventionnelle) ? Pour rappel, la médecine n’est pas une science. C’est une pratique (ou un art) qui utilise certains éléments scientifiques (ex: prise de température, analyse sanguine) qui sont ensuite « interprétés ». Comme évoqué par d’autres commentateurs ici (dont Pierre Wenger en 2017), les études scientifiques suscitent la suspicion suite aux nombreux scandales.
Par ailleurs, le concept de « recherches personnelles » est flou. S’agit-il par exemple d’une heure passée à lire un forum ou bien de centaines d’heures passées à lire des livres ou bien de recherches d’expériences concrètes (sondage auprès de ses proches pour savoir combien de personnes n’ayant pas renouvelé leur « vaccin anti-tétanique » ont survécu ou succombé à des blessures et coupures sanglantes sans intervention médicales ?).
Pour faire le profil des anti-vaccins, il serait surtout intéressant de se focaliser sur leurs sources d’information et de formation: livre, site, personnalité experte, mouvement alternatif tel que l’hygiénisme, séminaire, discussion, initiation, expérimentation personnelle.
La science, pour beaucoup de personnes conscientes, est extérieure à la pseudo-science officielle. Cette pseudo-science officielle motivée par le profit, la carrière, le pouvoir, le contrôle de la population, la crainte de poursuite légale. Ce qui (ironiquement) incite à vacciner de crainte d’être accusé de ne pas avoir pris toutes les mesures conventionnelles possibles pour éviter un mort. Le problème étant que l’inverse n’est pas vrai. Il est rare que les proches d’une victime d’un vaccin puisse obtenir réparation (quelle réparation d’ailleurs?). Donc le système pro-vaccination pousse dans un seul sens car la mafia médicale encourage la convention et sanctionne toute initiative non conventionnelle.
Dans le sondage, on constate que les pro-vaccin se fient de façon égale aux « agences scientifiques » et aux « études scientifiques ». Il est évident que le financement de la recherche est capté par les « agences » en question. Donc agences et études, c’est idem. Les anti-vaccin se fient très peu aux « agences scientifiques » et pas beaucoup (mais un peu plus tout de même) aux « études scientifiques ». A mon avis, cet écart montre que les anti-vaccin ont soif de science, mais rejettent les agences scientifiques qui réalisent ces études.
Pro et anti-vaccin admettront peut-être que le doute règne actuellement. La seule manière de résoudre le débat sur la vaccination serait de faire un suivi médical exhaustif et obligatoire des vaccinés et des non vaccinés d’une population entière pendant plusieurs (trois ?) générations. Afin d’obtenir des statistiques fiables en conditions réelles, sans le biais des études statistiques. On verrait ainsi si les non vaccinés meurent plus ou moins. S’ils sont plus ou moins atteints de sclérose en plaque, autisme et autres joyeusetés. Ce suivi pourrait être réalisé via une blockchain incorruptible et organisé de façon redondante et supervisé par des organismes indépendants qui croiseraient leurs données.
l’étude est intéressante et il aurait été éclairant d’avoir des précisions quant au cursus des personnes ayant répondu : avaient ils une formation scientifique qui aurait pu leur permettre d’analyser le contenu de leur lecture et d’avoir une analyse critique sur les informations données.
Ne pas oublier que le crédit accordé par le lecteur au rédacteur d’un article lui donne plus de poids (par exemple appartenance au même groupe d’opinion).
Une des limites à votre étude est la définition de sciences et documentaires ou témoignages : depuis qu’on a des études scientifiques pipées à la base parce que commanditée par des intérêts financiers, la crédibilité de toutes a été bien entamée ! Dans le même temps, on s’aperçoit seulement depuis peu que les réseaux sociaux peuvent véhiculer des témoignages forgés de toute pièce pour manipuler l’audience.
Un autre biais est illustré par tous les scandales sanitaires et les dernières avancées : avant d’être un scandale, la communauté scientifique est d’accord et nie la faille, idem pour les découvertes, même Pasteur ou Currie ont dû lutter contre la communauté scientifique de leur époque pour faire admettre leurs découvertes.
Dans ces conditions, je peux croire à la science et penser qu’elle peut se tromper, croire en l’efficacité des vaccins tout en croyant qu’ils ne sont pas tous si inoffensifs qu’on veut bien l’admettre (penser aux excipients…) ou que les choix sont guidés par la finance plus que par la médecine.
Sur le long terme, la science finit par avoir raison, mais à un instant donné, la curiosité et le scepticisme sont les seules qualités nécessaires pour faire avancer la science.
Cette enquête est faussée dès le départ en présentant la situation de façon trop simplifiée car elle ne concerne que les extrêmes, alors qu’une grande partie (la majorité ?) des personnes qui protestent n’est pas « opposée » aux vaccins (il y a de nombreux médecins parmi eux) mais est critique envers contre la politique vaccinale, paternaliste, culpabilisante, insuffisamment transparente et trop liée aux intérêts industriels.
Toute enquête qui ne prend pas en compte cette réalité me semble peu éclairante.
Bonjour et merci pour votre commentaire.
Cette critique me semble parfaitement justifiée, et c’est justement pourquoi j’ai rappelé à de très nombreuses reprises les limites d’interprétations que cela soulevait. C’est d’ailleurs la principale limite de ce sondage, bien plus que la taille des effectifs (qui n’était pas si grave en fin de compte).
N’hésitez pas à (re)lire la partie méthodologie pour avoir plus d’informations sur la démarche, mais comme un échantillon représentatif de la population française n’était pas évident – ou impossible – à obtenir via Facebook, j’ai choisi de me focaliser volontairement sur ces populations extrêmes faciles à sonder. D’ailleurs, les premiers comparatifs avec le groupe « neutre » montrent déjà que certaines tendances ne semblent pas généralisables.
Sympa comme étude, surtout la toute dernière question de recherche Google, qui donne une information cruciale.
En revanche, certains problèmes de clarté avec la figure partie « Zoom sur le groupe neutre » : avec une légende c’est mieux, je n’ai pas saisi sur le coup.
Aussi, avec des numéros de figure c’est mieux. Ça permet de rapidement référer dans les coms, et aussi dans votre propre article.
Beau travail !
Les résultats, bien que limités par la proportion des personnes sondées, ne révèle rien de ce que l’on pouvait déjà estimer par quelques inductions bien senties… Cela dit, ce sondage a le mérite de mettre en lumière les raisons qui font qu’un croyant (car c’est finalement bien de ce dont il s’agit) consolide principalement sa « foi » en rejetant l’autorité scientifique et en s’appuyant sur les témoignages d’autres croyants (l’effet communautaire semble le biais le plus important lors de ce processus).
En l’occurrence, bien heureusement pour la rationalité, les anti-vaccins ne peuvent pas totalement rejeter l’autorité scientifique, car les vaccins sont un produit de la science à l’origine et qu’ils ont largement fait leurs preuves au fil du temps. Si le défaut du vaccin est justement d’avoir fait oublier à la population son intérêt par ses effets bénéfiques constants, peut-être une campagne de sensibilisation nationale sur les dangers des maladies infectieuses pourrait nous éviter de nouvelles épidémies à cause de l’inconscience de quelques cas isolés.
Certes, cela n’enlève rien le débat sur l’intérêt de l’ensemble des vaccins (typiquement, quelle proportion doit réellement être vaccinée pour avoir un effet suffisant), du marché pharmaceutique qui en est fait (dont les contribuables payent les frais sans que l’état ne cherche à faire baisser les prix) ainsi que du lobbying qui parasite la plupart des débats sensés et fait perdre la confiance des gens envers l’état.
Lors d’une période de manque de confiance de la population envers l’état, les médias et la communauté scientifique, il est grand temps qu’un nouveau paradigme de la pensée basé sur la logique et l’intelligence prenne le dessus sur le paradigme millénaire basé sur les sentiments et l’expérience.
J’ai beaucoup aimé cet article et je pense que ce genre d’étude est très utile car elle permet de mieux comprendre comment les gens procèdent pour se forger une opinion (et donc adapter la communication pour les convaincre d’en changer ?). Je serais curieuse de savoir si les gens qui ont répondu qu’ils n’avaient pas apprécié cet article sont pro ou anti vaccins 😅.
et cet articles est écrit par quel groupe de personnes du panel de l’étude?
Si vous êtes sur ordinateur, vous pouvez passer votre souris sur le petit « biasomètre » en haut à droite de l’article, il indique mes préjugés sur le sujet.
Pour vous répondre plus directement, je correspond très clairement au groupe « pro-vaccin », toutes mes réponses sont concordantes.
En lisant je me sois posé cette question: les « bilans » des arguments de pensée pour les 3 groupes pro, anti et neutres que vous représentez par un « simili diagramme » en étoile peuvent -ils être analysés de la manière suivante: surface centrale colorisée plus grande = plus grand apport et mélange d’arguments de sources diverses. J’ajoute que personnellement je ne suis pas neutre, je réfléchis encore pour moi et les gens que j’aime entre anti et pro…
Bonjour, je ne voudrais pas vous donner une réponse hâtive ou éronnée, mais c’est effectivement ainsi que je le comprends.
Si cela peut vous aider à mieux visualiser la situation, voici les données complètes pour l’influence :
« Anti-vaccins »
• Avis proches → 52%
• Réseaux sociaux → 43%
• Médecin → 28%
• Science → 52%
• Témoignage → 91%
• Recherches personnelles → 100%
• Documentaires → 67%
« Pro-vaccins »
• Avis proches → 15%
• Réseaux sociaux → 14%
• Médecin → 85%
• Science → 92%
• Témoignage → 23%
• Recherches personnelles → 70%
• Documentaires → 21%
On réalise bien que le groupe pro-vaccin (zététicien plus précisément) est très élitiste dans son approche et exclu autant que possible les sources peu scientifiques ou facilement biaisées. En revanche, on ne constate pas différence de « surfaces totale » entre les neutres et les anti-vaccins, il n’y a donc certainement pas grand chose à en conclure à ce niveau là.
Lorsqu’on voit que des médecins, pas si rares, sont anti-vaccins, ou sur leur plaque s’annoncent « médecin-homéopathe », et que cette homéopathie est en France partiellement remboursée par la Sécurité Sociale (pendant que le nombre de patients en réel danger de mort pouvant avoir accès à des soins réellement curatifs est lui limité parce que ça en revanche, ça coûte trop cher)… on peut être très attaché à la rationalité scientifique et, justement, ne pas totalement faire confiance ni aux médecins, ni aux agences de santé. Cependant, pas au point d’aller croire Google tout cru, ni de prendre un témoignage pour preuve.
Merci pour votre commentaire, je comprends tout à fait le sens de votre remarque.
A titre personnel, je voulais répondre « très important » à la question sur l’influence du médecin, mais la proportion non négligeable de médecins anti-vaccins et homéopathes m’a fait choisir l’option « plutôt important ». Un raisonnement similaire aurait très bien pu justifier le même genre de réponses avec les agences scientifiques et encore plus pour les études.
C’est pourquoi j’ai simplifié la présentation des réponses en fusionnant les « un peu » et « beaucoup » dans mes graphiques. Bien sûr, je pars du principe qu’un esprit rationaliste ne franchira jamais la frontière de la réponse négative. (une hypothèse probablement exacte vu les résultats extrêmes du groupe « pro-vaccin »)
Il serait intéressant de faire une étude similaire au sujet de la croyance en l’efficacité de l’homeopathie.
En effet, il serait même intéressant de faire ce genre d’enquêtes avec toutes les opinions qui s’opposent aux consensus scientifiques. Malheureusement, cela risquerait de demander pas mal de travail 😀
et ça risque de faire rappliquer JBR…