Glyphosate : un échec médiatique (old).
Glyphosate : un échec médiatique.
Analyse détaillée et comparative de 81 articles de presse sur le glyphosate entre le 27 et 29 novembre 2017.
Comment aborder cette problématique ?
Le renouvellement du glyphosate semble irresponsable tant les médias ont insisté sur l'invalidité d'une telle décision.
Pourtant, lorsqu'on y regarde d'un peu plus près, il devient évident que la rigueur journalistique a été la grande absente du débat. Nous verrons dans cette analyse que l'écologie est un sujet complexe et la réduire à un bon sens apparent n'est certainement pas la meilleure façon de la défendre efficacement.
C'est pourtant cette seule voie que nous a proposé l'offre médiatique de ces derniers jours, cet article s'appuiera uniquement sur l'avis d'agences scientifiques indépendantes, reconnues et compétentes, dans le but de faire un premier tri entre ce qui est simple et ce qui ne l'est pas, et nous le verrons, ce n'est pas aussi simple que cela.
Nous comparerons ensuite en détails le traitement médiatique de cette affaire : quelles positions les journaux défendent-ils ? Quels arguments utilisent-ils ? Etc. Le fossé entre consensus scientifique et articles de presse a malheureusement rarement été aussi profond.
Pourquoi ce n'est pas si simple ?
Avant d'analyser le traitement médiatique de cette affaire en détails, revenons sur les principales simplifications véhiculées par les journaux. Cette argumentation n'est pas exhaustive, mais j'espère qu'elle contribuera à alimenter votre approche critique du sujet. (cliquez sur un titre pour développer)
► Cancérogène probable ?
Cancérogène probable
En 2015, le CIRC a classé le glyphosate comme "cancérogène probable", ce qui d'après bien des journalistes justifie son interdiction.
Mais sur les 81 articles analysés, un seul a pris le temps de donner la définition d'un tel classement (statistiques développées en seconde partie). Autrement dit, les médias ont largement relayé cette information, mais sans l'expliquer !
La classification indique le degré de certitude des indications selon lesquelles un agent peut provoquer le cancer (techniquement appelé "danger"), mais il ne mesure pas la probabilité qu'un cancer surviendra (techniquement appelé "risque") en raison de l'exposition à l'agent. CIRC - FAQ
Si le glyphosate est dangereux, il faut se demander s'il est risqué compte tenu des expositions réelles. Pour le savoir, nous pouvons nous appuyer sur le rapport de l'OMS et de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations) sur les résidus de pesticides dans l'alimentation.[1]Pesticide residues in food 2016. OMS/FAO 2016 page 24 Si nous nous intéressons à des expositions plus importantes, comme celles des agriculteurs, le rapport de l'EFSA[2]Peer review of the pesticide risk assessment of the active substance glyphosate. EFSA 2015 est plus adapté. Les deux arrivent toutefois à la même conclusion : le glyphosate ne présente pas de risque en l'état actuel des connaissances.
Compte tenu de l'absence de potentiel cancérogène chez les rongeurs à des doses pertinentes chez l'humain, l'absence de génotoxicité par voie orale chez les mammifères, et compte tenu des preuves épidémiologiques d'après les expositions professionnelles, la réunion a conclu que le glyphosate ne créer pas de risque cancérogène pour l'homme par l'exposition à l'alimentation. OMS/FAO 2016
L'EFSA a conclu qu'il est improbable que le glyphosate présente un risque cancérogène pour l'homme et les éléments de preuves ne justifient pas de classification en ce qui concerne son potentiel carcinogène selon le règlement (EC) No 1272/2008. EFSA 2016
En dehors des risques de cancérogénicité, une importante étude[3]Long-term trends in the intensity and relative toxicity of herbicide use. Nature 2017. Discussion a montré que l'augmentation de l'utilisation de glyphosate aux États-unis n'a pas été suivie d'une augmentation de la toxicité des pesticides, c'était même parfois le contraire.
Une augmentation spectaculaire de l'utilisation du glyphosate a suscité de justes inquiétudes parmi les scientifiques, les décideurs et le grand public. Cependant, comme cette analyse le montre, l'utilisation accrue d'herbicides peut ne pas être intrinsèquement mauvaise, car ces changements correspondent parfois à une toxicité plus faible. Nature 2017
► L'EFSA est-elle fiable ?
L'EFSA est-elle fiable ?
Sur les 81 articles étudiés, 11 seulement ont mentionné l'avis rassurant de l'EFSA, ce qui est un énorme problème d'objectivité en soi. Mais il est encore plus alarmant de constater que sur ces 11 articles, 7 ont remis en cause la conclusion de l'EFSA en l'accusant de corruption.
Il serait bien entendu naïf de nier les conflits d'intérêts, les biais personnels et les manœuvres des lobbies. Tous ces éléments ont pu affecter le jugement de l'EFSA, d'autant plus que les médias se basent sur l'affaire des copier-coller pour justifier leurs accusations : plusieurs pages du rapport reprennent mot pour mot le dossier de la Glyphosate Task Force, c'est-à-dire la version des industriels eux-mêmes.
Cette information est à première vue inquiétante, mais en vérifiant les documents,[4]Copier-coller téléchargeables ici, en rouge le texte de la GTF, en jaune du BfR. Global 2000 nous nous rendons compte que "seules" 100 pages sont concernées sur les 4 300 du rapport.[5]Glyphosate : une agence européenne a copié-collé un rapport de Monsanto. France info Pire encore, beaucoup des copier-coller sont en fait des listes d'études et leurs abstracts. Les commentaires des industriels sont certes repris comme tels, mais d'autres sont corrigés ou complétés, ce qui est profondément incompatible avec l'hypothèse du rapport fantoche qui n'aurait fait que recopier l'avis de Monsanto sans esprit critique ni réelle réflexion. En d'autres termes, si ces copiers-collers auraient effectivement gagnés à être signalés, ils démontrent seulement que l'agence s'est basée sur le dossier scientifique des demandeurs, ce qui en soi est la procédure normale. Les journalistes ont-ils vérifié l'information avant de la diffuser et en sachant comment celle-ci serait interprétée ?
Un autre argument courant accuse l'EFSA de ne se baser que sur les études des industriels, mais c'est omettre qu'elle prend également en compte toutes les autres études, ce qui fausse le raisonnement. D'ailleurs, n'est-il pas un peu naïf d'imaginer que les experts de l'EFSA oublient de prendre en compte cet élément auquel tout le monde pense pourtant ? On remarquera également que la publication de référence sur la cancérogénicité du glyphosate chez l'homme est financée entièrement avec des fonds publics. [6]Glyphosate : le nouvel amiante ?. Science Etonnante
Critiquer l'EFSA nécessite de se baser sur des sources sérieuses si nous ne voulons pas discréditer notre propre cause à coup d'arguments biaisés, le rapport de la cour des comptes européenne de 2012[7]La gestion des conflits d'intérêts dans une sélection d'agences de l'UE. Cour des comptes européenne 2012 permet une approche critique bien plus intéressante, nuancée et susceptible de faire évoluer les choses dans le bon sens, notamment parce qu'elle pointe des faiblesses concrètes sans chercher à justifier un point de vue militant.
D'autres arguments pointent du doigt les manœuvres douteuses de Monsanto pour favoriser le glyphosate. Contrairement à l'affaire des copiers-coller, des éléments concrets appuient ces théories via les Monsanto Papers. S'il ne fait aucun doute que l'entreprise est en tort, il semble en revanche que les implications de ces mails soient parfois exagérées, notamment parce que les controverses qu'ils soulèvent ne sont pas suffisantes pour remettre en cause l'avis de la communauté scientifique (une poignée d'études potentiellement douteuses sur plus de 1000.[8]Position de l’OFAG au sujet du glyphosate. OFAG. page 2)
La manœuvre la plus commentée est un cas de ghostwritting dans une étude qui... se déclarait déjà en conflits d'intérêts.[9]Developmental and reproductive outcomes in humans and animals after glyphosate exposure: a critical analysis. Journal of Toxicology and Environmental Health. page 39. Il est par ailleurs intéressant de noter qu'aucune des quatre études épinglées ne concerne des données primaires (résultats d'expériences). Nous sommes donc très loin de l'image du grand complot véhiculée par certains médias. Pour plus d'informations, Bunker D apporte des nuances intéressantes.
► Le débat scientifique est-il réellement flou ?
Le débat scientifique est-il réellement flou ?
La presse n'a eu de cesse de présenter cette affaire comme une confrontation entre l'EFSA d'un côté, et le CIRC de l'autre. Pourtant, rien n'est plus faux.
Il existe au contraire un très large consensus d'agences scientifiques sur le sujet :
Le groupe de travail estime que l’analyse qui a été conduite montre que le niveau de preuve de cancérogénicité chez l’animal peut être considéré comme relativement limité et ne permet pas, au sens du règlement (CE) n°1272/2008, de classer le glyphosate (substance active) sur le plan des effets cancérogènes en catégorie 1B. ANSES 2016 (France)
Le poids de la preuve suggère qu'il n'y a pas de risque cancérogène lié aux utilisations herbicides prévues et, de plus, aucun danger. La classification pour la cancérogénicité est justifiée pour le glyphosate selon les critères CLP. BfR 2015 (Allemagne)
Sur la base des données épidémiologiques ainsi que des données d'études à long terme chez le rat et une approche fondée sur le poids de la preuve, aucune classification des risques de cancérogénicité n'est justifiée pour le glyphosate selon les critères CLP. BAuA 2016 (Allemagne)
L'EFSA a conclu qu'il est improbable que le glyphosate présente un risque cancérogène pour l'homme et les éléments de preuves ne justifient pas de classification en ce qui concerne son potentiel carcinogène selon le règlement (EC) No 1272/2008. EFSA 2016 (Europe)
En adoptant une approche fondée sur le poids de la preuve, aucune classification cancérogène n'est justifiée pour le glyphosate selon les critères CLP. ECHA 2017 (Europe)
La conclusion la plus soutenue semble être « non susceptible d'être cancérogène pour l'homme » à des doses pertinentes pour l'évaluation des risques pour la santé humaine. US EPA 2013 (États-unis)
La conclusion générale est que, sur la base d'une approche fondée sur le poids de la preuve, en tenant compte de la qualité et la fiabilité des données disponibles - il est peu probable que le glyphosate soit génotoxique ou cancérogène pour l'homme NZ EPA 2016 (Nouvelle-Zélande)
Sur la base de cette évaluation des évaluations, l'APVMA conclut qu le poids de la preuve scientifique indique que [...] l'exposition au glyphosate ne présente pas de risque cancérigène ou génotoxique pour l'homme. APVMA 2016 (Australie)
Compte tenu de la force et des limites du vaste corpus d'information sur le glyphosate, qui comprenait de multiples études de toxicité à court et à long terme (à vie) sur les animaux, de nombreuses études in vivo et les essais de génotoxicité in vitro, ainsi que le grand nombre d'informations épidémiologiques, le poids global de la preuve indique que le glyphosate est peu susceptible de présenter un risque de cancer chez l'humain. PMRA 2015 (Canada)
Le glyphosate n’est pas génotoxique et il est peu probable qu’il présente un risque de cancer pour les humains. ARLA 2017 (Canada)
Il a été conclu que les tests sur les animaux ne révélaient aucune association cancérogène et que le risque pour la santé du glyphosate était faible pour les agriculteurs. RDA 2017 (Corée du Sud)
Aucune neurotoxicité, cancérogénicité, effet sur la reproduction, tératogénicité ou génotoxicité n'a été observée. FSC 2016 (Japon)
Compte tenu de l'absence de potentiel cancérogène chez les rongeurs à des doses pertinentes chez l'humain, l'absence de génotoxicité par voie orale chez les mammifères, et compte tenu des preuves épidémiologiques d'après les expositions professionnelles, la réunion a conclu que le glyphosate ne crée pas de risque cancérogène pour l'homme par l'exposition à l'alimentation. OMS/FAO 2016
A l'inverse, le CIRC envisage un effet cancérogène chez l'humain :
Il y a des preuves limitées chez l'homme pour la cancérogénicité du glyphosate. Une association positive a été observée pour les lymphome non Hodgkinien. CIRC 2015
Il semble alors important de remettre en perspective l'avis du CIRC. Non seulement ce dernier reconnaît s'appuyer sur des preuves limitées pour l'homme, mais l'ensemble des agences du monde entier ont apporté des conclusions contradictoires (bien qu'elles ne répondaient pas toutes aux mêmes questions).
L'explication la plus simple est que le glyphosate n'est probablement pas cancérigène en l'état actuel des connaissances. Bien entendu, cela n'exclut pas que chacune des 93% d'agences favorables se soit trompée, mais défendre l'écologie en admettant un tel relativisme semble risqué, notamment parce que cela conforte implicitement certains arguments que nous combattons (si l'ensemble des agences scientifiques se trompent sur le glyphosate, elles peuvent se tromper sur le climat ou les vaccins).
Cela soulève également une autre question : comment est-il possible d'avoir un avis éclairé sur le sujet en tant que citoyen, si ces données ne sont mentionnées nulle part ?
► Pourquoi ne pas l'interdire malgré tout ?
Pourquoi ne pas l'interdire malgré tout ?
Interdire le glyphosate est une décision qui a priori ne peut être que bénéfique : dans le pire des cas, cela fera toujours un herbicide de moins.
Il est pourtant possible de reformuler cette problématique différemment : est-il souhaitable d'encourager les pesticides alternatifs au glyphosate ? Les sondages semblent indiquer qu'une très large majorité des agriculteurs (92%[10]Interdiction du glyphosate : quelles conséquences pour les agriculteurs ? IPSOS 2016) pourraient remplacer cet herbicide par... d'autres herbicides. Ne pas prendre en compte cet élément est un biais important dans notre perception du débat.
Concrètement, les candidats pour remplacer le glyphosate sont les : clopyralid, metsulfuron-méthyl, hormones auxiniques, sulfosulfuron, fluroxypyr, propoxycarbazone, sulfonylurées, thifensulfuron et dicamba, selon l'INRA.[11]Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française. INRA 2017 page 26 Ces herbicides sont déjà utilisés, mais l'interdiction de leur principal concurrent les rendra plus incontournables que jamais. Rejeter le glyphosate au nom de la lutte contre les pesticides mérite donc une réflexion plus en profondeur.
En cas de retrait du glyphosate [...] L‘utilisation ciblée d’autres herbicides homologués (mais qui peuvent avoir des profils tox/écotox plus défavorables que celui du glyphosate), pourra être nécessaire pendant une période de transition pour traiter les adventices vivaces qui résisteraient aux options précédentes. INRA 2017
► Et l'environnement ?
Et l'environnement ?
On associe intuitivement le glyphosate à une agriculture productiviste et irrespectueuse de l'environnement, la réalité est pourtant bien plus nuancée.
C'est certainement l'information la plus contre-intuitive de cet article, mais le glyphosate est une composante essentielle de l'agriculture de conservation des sols. Peu connue, celle-ci est pourtant l'une des solutions les plus prometteuses pour préserver la biodiversité dans les exploitations, comme le montre par exemple cette étude de grande ampleur de l'INRA comparant les différents systèmes agricoles sur la faune souterraine :
L'agriculture conventionnelle modifie fortement la qualité du sol en raison des pratiques industrielles qui ont souvent des effets négatifs sur la vie du sol. Des systèmes alternatifs tels que l'agriculture de conservation et l'agriculture biologique pourraient restaurer de meilleures conditions pour les organismes du sol. L'amélioration de la vie du sol devrait à son tour améliorer la qualité du sol et la durabilité de l'agriculture. [...] Nos résultats montrent que les systèmes de conservation et les systèmes biologiques ont augmenté l'abondance et la biomasse de tous les organismes du sol, à l'exception des nématodes prédateurs. Par exemple, la macrofaune est passée de 100 à 2 500%, les nématodes de 100 à 700% et les microorganismes de 30 à 70%. L'agriculture de conservation a montré une amélioration globale plus élevée que l'agriculture biologique. INRA 2014
Un autre rapport de l'INRA de décembre 2017 consacré au glyphosate confirme l'intérêt d'une telle approche :
Les agriculteurs [...] qui se retrouvent sous le terme "Agriculture de conservation", sont peu nombreux (de l’ordre de 3%), mais importants du point de vue social. Ce sont des agriculteurs très techniques, structurés socialement, et revendiquant d’innover, de faire évoluer leurs pratiques vers une agriculture conciliant des performances économiques avec certaines performances environnementales. De fait, l’absence totale de travail du sol, combinée à une couverture quasi permanente des sols avec des couverts végétaux, dont les résidus sont restitués au sol, réduit les risques d’érosion (éolienne et par ruissellement), favorise la flore microbienne (bactéries et champignons), y compris la flore antagoniste des organismes pathogènes, favorise la macro-faune souterraine (vers de terre, arthropodes), favorise la circulation de l’eau et réduit les problèmes d’excès d’eau et d’asphyxie des cultures en période humide, favorise les insectes dont certains sont des auxiliaires des cultures, favorise la diversité cultivée dans les couverts d’interculture, avec souvent des plantes à fleurs diverses favorables aux insectes pollinisateurs, appuie le stockage de carbone. INRA 2017
Ce discours est contre-intuitif au possible, mais le glyphosate loin d'être la caricature qu'en font les opposants, est au contraire la pierre angulaire d'une approche écologique efficiente et raisonnée. C'est notamment sa capacité à combattre les mauvaises herbes sans avoir à travailler le sol mécaniquement qui le rend si important. Malheureusement, le manque d'accès à l'information fait que ces agriculteurs loin d'être soutenus par la population, sont au contraire considérés comme des empoisonneurs insensibles à la préservation de l'environnement. Sur les réseaux sociaux, l'utilisation de tels arguments par les agriculteurs provoque parfois de vives réactions.[12]"Le glypho c'est écolo" a suscité son fleau de moqueries sur Facebook
L'interdiction du glyphosate signe l'arrêt de mort de cette approche, comme le précise l'INRA, l'herbicide est dans ce contexte irremplaçable.
Nous avons identifié des situations de difficulté et d’impasses au regard des leviers et connaissances disponibles à ce jour. On considère qu’il y a impasse [...] (dans) le cas particulier de l’agriculture de conservation ; actuellement 4% environ des surfaces de grande culture. Il n’y a pas d’alternative efficace au glyphosate pour entretenir une parcelle dans la durée sans travailler le sol. Cette agriculture qui restaure les sols et stocke du carbone a été construite car le glyphosate permettait cette double action de détruire les couverts d’interculture (directive nitrate) et gérer la flore vivace. Ces agriculteurs pourraient être conduits à renoncer à leur principe et à réintroduire un travail superficiel, voire parfois un labour. INRA 2017
En dehors du cadre spécifique de l'agriculture de conservation, le glyphosate se montre particulièrement utile dans la lutte contre le travail du sol (qui contribue à son érosion et à la baisse de la biodiversité) en favorisant les semis directs. Sa grande efficacité lui permet également de se substituer au moins partiellement à une large gamme d'herbicides plus toxiques et écotoxiques. Encore une fois, le rapport de l'INRA contribue à casser quelques idées reçues :
Ainsi, la focalisation sur le glyphosate et la mise de côté de la cohérence d’ensemble des actions de réduction des produits phytopharmaceutiques peuvent avoir des incidences de moyen / long terme qui ne seront pas nécessairement prévisibles et souhaitables, allant jusqu’à l’augmentation de la consommation d’autres herbicides ou d’autres pesticides (cf le cas des bananeraies). Il apparaît par exemple que l’emploi raisonné du glyphosate pourrait être un levier pour réduire fortement la banque de graines du sol et donc, à terme, réduire son propre usage. INRA 2017
Même en se concentrant uniquement sur les aspects négatifs du glyphosate, les données sont plutôt rassurantes. Les autorités québecoises ont par exemple constaté en utilisant un indicateur d'impact environnemental qui prend en compte l’impact sur les invertébrés terrestres, les oiseaux, les organismes aquatiques, la persistance dans le sol, la mobilité et la bioaccumulation,[13]Indicateur de risque des
pesticides du Québec – Ministère de l'agriculture. voir "résumé". que cet herbicide ne contribuait qu'assez faiblement à la pollution globale malgré des ventes records.[14]Bilan des ventes de pesticides au Québec 2015. Tableau 1. Une autre étude de 2002[15]Comparison and evaluation of eight pesticide environmental risk indicators developed in Europe and recommendations for future use - Agriculture, Ecosystems and Environment 90. Table 6 comparant 7 indicateurs d'impacts environnementaux permet de se faire une idée approximative du profil glyphosate qui à première vue, ne sort pas du lot. Le travail de BunkerD permet également de mettre en avant le faible impact de l'herbicide sur les cours d'eau. [16]Greenpeace manipule. Bunker D ♥ seconde partie
son profil d’impact environnemental a été jugé plutôt favorable lors des différentes évaluations préalables aux mises en marché. INRA 2017
Il serait intéressant de comprendre d'où viennent les arguments décrivant le glyphosate comme le pire produit jamais créé par l'homme pour détruire l'environnement, et surtout, sur quelles études se basent-ils ? Est-ce réellement factuel, ou une intuition motivée par le désir légitime de remettre en cause le modèle agricole actuel et de condamner une entreprise comme Monsanto ?
Si comme nous l'avons vu le glyphosate ne correspond pas aux caricatures qu'en font les médias, politiciens, et militants, pourquoi faire de son interdiction une priorité nationale ? Ne serait-il pas plus judicieux d'encourager une stratégie plus ambitieuse sur le long terme et respectueuse à la fois de l'environnement et de la littérature scientifique ?
Le traitement médiatique :
Méthodologie
11 sites d'informations ont été analysés entre le 27 et 29 novembre (juste après la ré-homologation de l'herbicide) ce qui comprend 81 articles. Pour chacun d'entre eux ont été notés : l'opinion véhiculée par le titre, par l'article, les arguments utilisés, les experts cités, les militants cités, les agences scientifiques citées, le nombre de partages Facebook et le nom du journal.
Pour plus d'informations sur l'élaboration de ces statistiques et sur les éventuelles faiblesses, cliquez sur les détails ennuyants ci-dessous.
► Voir les détails ennuyants :
Détails ennuyants :
Choix des sites : Les 11 médias ont été sélectionnés arbitrairement et sans contrainte particulière autre que leur positionnement politique, c'est pourquoi 5 journaux de gauche et 4 de droite ont été retenus (Le Monde, Le Huffington Post, Libération, Le Nouvel Obs, Marianne. Le Parisien, Le Figaro, L'Express, les Echos. BFMTV, Le Parisien et Ouest-France). Ouest-France est considéré comme neutre, car son positionnement à droite est incertain (?).
Choix de la date : La rédaction de cette analyse a commencé le 30 novembre, le renouvellement du glyphosate a eu lieu le 27 novembre, le choix de cette fourchette s'est donc fait naturellement. Les articles du 30 novembre étant peu nombreux et inintéressants (limites hors-sujets...) ils ont été écartés de l'analyse afin de se concentrer sur les plus représentatifs (27-29 novembre donc). Les articles publiés le 27 novembre avant l'annonce de la ré-homologation ont été pris en compte.
Obtention des articles : Via une requête Google : <<intitle:"glyphosate" site:"lemonde.fr">> dans un premier temps. Via le moteur de recherche du site du journal dans un second temps. Des oublis sont possibles, mais il est très peu probable que les tendances soulevées dans ces analyses soient remises en question (car grande homogénéité des résultats).
Nombre d'articles : Ce travail étant extrêmement chronophage et demandant une forte concentration, il a été décidé de s'arrêter au 11ème site, c'est-à-dire après l'analyse de 81 articles. Le panel est donc plutôt représentatif mais non exhaustif.
Articles non pris en compte : Certains articles hors-sujet ont volontairement été écartés, notamment ceux évoquant le glyphosate dans le titre mais sans en parler réellement. D'autres articles "limites" ont été malgré tout pris en compte, notamment ceux évoquant la crise politique allemande suite au vote pro-glyphosate compte tenu de leur importance (beaucoup de vues) même si pour la plupart, ils restaient neutres sur le débat de fond.
Critères pour classer les titres : Un titre est classé "pour/contre" s'il exprime sans aucune ambiguïté une opinion sur le sujet ("Comment Monsanto a financé des scientifiques en Europe pour défendre le glyphosate"). Un article est classé "plutôt pour/contre" s'il exprime une opinion discrète ou subtile ("Glyphosate : le passage en force"). Un article "neutre" ne permet pas de favoriser distinctement un camp ("Macron veut interdire le glyphosate «au plus tard dans 3 ans»"). En cas de doute, le choix le moins marqué est favorisé (vers le neutre donc).
Critères pour classer les articles : Un article est classé "pour/contre" s'il exprime plusieurs arguments forts, si ceux-ci sont omniprésents dans l'article, et s'il n'y a aucune ambiguïté quant à l'opinion véhiculée. Un article est classé "plutôt pour/contre" s'il exprime au moins un argument, favorise un camp, et si l'opinion véhiculée est distinctive même si discrète ou subtile. Un article "neutre" comprend à peu près autant d'arguments favorables que défavorables et ne permet pas de favoriser distinctement un camp. En cas de doute, l'impression générale dégagée par l'article permet de trancher (sujet traité, ordre des arguments, force des arguments, ton, etc), si le doute persiste, le choix le moins marqué est favorisé (vers le neutre donc).
Critère pour lister les arguments : Un argument est considéré comme une "idée". Si un article consacre 3 paragraphes à expliquer à quel point le glyphosate est cancérogène, et 1 phrase pour expliquer que c'est rentable économiquement et sans alternative, nous comptons 2 arguments pour et 1 contre. En d'autre terme nous mesurons la variété de l'argumentation et non son intensité. De nombreux arguments marginaux, rares et peu pertinents ont été oubliés/ignorés ("On pourrait utiliser la PAC pour aider la sortie du glyphosate"), certains simplifiés ("dangereux pour la santé"), mais les arguments principaux ont fait l'objet d'une attention particulière (cancérogène ? empoisonne l'environnement ?" etc.). A noter que l'argument spécifique "le renouvellement du glyphosate n'est pas démocratique" a été sous-estimé (de nombreux articles le sous-entendent sans le dire clairement) cette mesure ne sera donc pas commentée.
Partages Facebook : Compte le nombre de "j'aime", "partage", et commentaires Facebook. La mesure permet d'avoir un indicateur d'audience précaire mais fonctionnel. Les données sont récoltées via sharedcount.com, certains articles sont examinés via developers.facebook.com/tools/debug/sharing afin de déceler une éventuelle différence, mais les deux sites ont le même fonctionnement et donnent toujours des résultats identiques.
Agences citées : 14 agences scientifiques se sont prononcées sur le glyphosate (voir plus haut). Nous avons compté le nombre de citations pour chacune d'entre elles. Les citations indirectes ("les agences européennes") sont comptées. Les citations trop vagues ne permettant pas de deviner l'agence précise ("plusieurs agences") ne sont pas comptées.
Qualité des données : Les critères les plus discutables sont très clairement les "arguments". Relever et synthétiser ces derniers nécessite de contextualiser l'information. Concrètement, si un article évoque l'étude rassurante de l'AHS, cela compte pour un argument favorable au glyphosate. S'il ajoute un paragraphe pour expliquer que cette étude est fausse, qu'en conclure ? L'argument est-il réellement favorable ? (dans cette analyse, nous considérons que oui) Et si l'étude de l'AHS est citée, mais est contredite dans la même phrase, comment le noter ? (ici, nous partons du principe que l'argument ne compte pas) Ces exemples montrent l'ambiguïté de la démarche.
Disponibilité des données : Le tableur est téléchargeable sur ce lien.
Analyse détaillée
Un désastre médiatique ? Pas si vite...
L'orientation des titres est certainement l'une des variables les plus intéressantes à analyser. Si tout le monde ne s'intéresse pas forcément à un sujet donné, tout le monde lit les titres et en subit les influences.
Mais surprenamment, nous avons ici un traitement de l'information honorable. Les titres clairement orientés anti-glyphosate ne représentent que 14% du panel et ceux-ci n'ont pas fait l'objet d'une audience particulière (constat inhabituel sur ce blog).
On remarque cependant un effacement des titres favorables au glyphosate, s'ils correspondent à 13% des articles, ils ne font que 2% de l'audience.
■ contre le glyphosate, ■ plutôt contre le glyphosate, ■ ne prend pas position, ■ plutôt favorable au glyphosate, ■ favorable au glyphosate
Une faible diversité de points de vue.
Si dans l'ensemble, les titres ont été assez neutres, qu'en est-il des articles eux-mêmes ? Est-ce réellement le désastre annoncé ?
59% des articles proposés s'opposaient au glyphosate, dont 24% de façon assez virulente. Ce déséquilibre médiatique est bien moins prononcé qu'on aurait pu l'imaginer, mais alors que nous aurions pu nous réjouir des 26% d'articles favorables, ces derniers n'ont finalement représenté que 4% de l'audience. Comme à notre habitude, nous constatons qu'écrire un article peu rigoureux n'est pas réellement sanctionné par l'audience.
Attention au code couleur utilisé, le vert indique des articles favorables au glyphosate et non des articles exemplaires. Nous verrons plus bas que la nuance est de taille.
■ contre + plutôt contre le glyphosate, ■ ne prend pas position, ■ favorable + plutôt favorable au glyphosate
Une fracture idéologique.
Refaisons le même exercice, mais en séparant les journaux par orientation politique.
Il se trouve que seulement 3% des articles de gauche sont favorables à l'herbicide alors que 82% s'y opposent. La fracture est évidente quand on regarde la droite qui obtient 24% d'articles favorables (8 fois plus) contre 27% de défavorables (3 fois moins). Il semble donc que sur la thématique précise du glyphosate, s'informer sur des sites orientés à gauche nous enferme dans un significatif biais de confirmation.
Mais d'une façon assez surprenante, les différence entre les deux courants politiques s'estompent quand nous comparons directement les audiences des articles. Malgré de nombreux articles favorables sur les sites de droite, seules les publications anti-glyphosate ont eu un réel succès.
Vue d'ensemble.
Afin de mieux visualiser la situation, résumons l'orientation des articles journal par journal.
La distinction gauche-droite est clairement visible. Le Nouvel Obs et Libération se démarquent dans le mauvais sens avec 100% d'articles orientés (!) tandis que Les Echos frôlent sérieusement le sans faute (de bons résultats à nuancer comme nous le verrons plus bas).
Répartition des arguments.
Nous avons relevé le ratio d'arguments pour/contre pour chacun des 81 articles.
La médiane obtenue est de 87% d'arguments contre, ce qui n'est pas réellement une surprise compte tenu des précédents résultats. En revanche, si nous séparons une nouvelle fois les articles par orientation politique, la fracture est plus éclatante que jamais avec 100% d'arguments contre à gauche, et 50% à droite !
Non seulement les articles de gauche étaient systématiquement orientés contre le glyphosate, mais aucun argument contradictoire n'y était sérieusement développé. Comment est-il possible pour le lecteur de se construire un avis critique sur le sujet dans de telles conditions ?
■ arguments contre ■ arguments favorables
Comparaison des arguments utilisés.
Les médias de droite semblent être les grands vainqueurs de ce comparatif, et pourtant, c'est loin d'être aussi simple.
Pourquoi les articles de droite sont-ils davantages "bienveillants" vis-à-vis du glyphosate ? Pourquoi ceux de gauche sont-ils si critiques ? Pour le savoir, examinons les arguments utilisés par thématique :
La situation est très caricaturale, mais il semblerait que l'écrasante majorité des arguments utilisés pour défendre le glyphosate était d'ordre économique... Chercher à interpréter ces résultats reviendrait probablement à enfoncer des portes ouvertes, mais ces données relativisent en partie le bon traitement médiatique des journaux de droite.
Les arguments les plus courants pour critiquer le glyphosate concernaient l'impact sur la santé (52%), ce qui est parfaitement attendu et cohérent. Plus surprenamment, l'écologie est très en retrait (9%) tandis que les arguments alimentant les thèses complotistes sont particulièrement présents (27%).
► Comment ça du complotisme ? ( cliquez pour afficher)
Les arguments encourageant le complotisme sont ceux qui expliquent le renouvellement du glyphosate en invoquant ; les accusations de science corrompue; l'invocation du pouvoir des lobbys ; les Monsanto Papers ; le rachat de Monsanto par Bayer (donc des intérêts politiques pour l'Allemagne).
Ces accusations ne sont pas forcément fausses individuellement (en particulier les Monsanto Papers qui prouve des manœuvres douteuses) mais au vue du consensus scientifique majeur sur le sujet, ces hypothèses sont secondaires et coûteuses. Cela reviendrait à expliquer l'obligation vaccinale en invoquant le lobby pharmaceutique, comme si ce facteur était l'unique raison pouvant justifier cette décision, ce qui alimente le complotisme en occultant l'état de l'art de la science sur le sujet.
Focus sur deux mauvais arguments.
Comme nous l'avons expliqué dans la première partie de l'article, le caractère cancérogène du glyphosate est réfuté par 13 agences scientifiques. Parmi les articles se prononçant, seuls 7% émettent un avis rassurant !
Mais même si on admet que ces risques existent réellement, les seules personnes exposées à de fortes doses sont les agriculteurs (rappelons que l'OMS et la FAO indiquent bien que les consommateurs ne craignent rien).
Il s'avère pourtant que les médias sont loin d'en tenir compte : seuls 25% évoquent au moins partiellement un problème spécifique aux agriculteurs... Les 75% restant se trompent donc littéralement de débat.
■ s'inquiète pour les consommateurs / alarmist ■ s'inquiète pour les agriculteurs / rassurant
Un consensus scientifique systématiquement ignoré.
14 agences scientifiques se sont prononcées sur la cancérogénicité du glyphosate. Comment les médias ont-ils relayé ce très large consensus scientifique en faveurs de l'herbicide ?
Sans surprise, celui a été littéralement ignoré. Seul l'avis du CIRC est omniprésent, l'EFSA et l'ECHA sont cités (généralement en même temps) mais bien moins souvent. C'est un cas d'école de false-balance, en ne citant que deux agences, le public ne peut qu'imaginer une incertitude scientifique.
Que l'on soit favorable ou non au glyphosate, il n'y a aucune raison de tronquer ainsi le débat.
Expertise vs idéologie.
Les articles ne se sont visiblement pas basés sur le consensus scientifique... Mais alors, qui ont-ils écouté ?
Malgré la grande complexité du sujet, seuls 7% des articles ont interrogé un expert. Dans l'écrasante majorité des cas, il s'agissait d'un membre de l'INRA pour évoquer les alternatives au glyphosate, seul le Figaro se démarque avec une interview de l'EFSA.
En revanche, 41% des articles évoquaient une source militante. Rappelons qu'une source militante est l'inverse d'une expertise, rien ne garantit leurs compétences.
■ article ne citant pas expert / partisan ■ article citant expert /partisan
Conclusion
71% des français s'opposent au glyphosate,[17]Le Huff Post CNEWS. Yougov 2017 compte-tenu du déséquilibre de l'offre médiatique actuelle sur le sujet, nous pouvons sérieusement nous demander si cet avis ne serait pas au moins en partie influencé par l'orientation des journaux.
Si nous résumons :
L'offre médiatique :
■ La majorité des articles disponibles sur internet sont orientés contre le glyphosate.
■ Les articles favorables au glyphosate sont (quasi) systématiquement des échecs d'audience.
Les différences idéologiques :
■ Les médias de gauche critiquent systématiquement le glyphosate.
■ Les médias de droite et neutres sont plus mesurés.
Les sources utilisées :
■ 85% des agences scientifiques favorables au glyphosate sont systématiquement ignorées.
■ Les médias n'interrogent presque jamais les spécialistes du sujet.
■ Les médias citent une fois sur deux des sources militantes sans expertise.
Les arguments utilisés :
■ Les arguments utilisés pour défendre le glyphosate sont d'ordre économique.
■ Seuls 4% des articles expliquent que le glyphosate n'est pas dangereux.
Au fond, comment est-il possible de se forger notre propre opinion sur ce sujet, si notre accès à l'information est aussi restreint et orienté ? Pouvons-nous réellement rester objectif dans un tel contexte ?
Ce sont ces questions qui rendent la polémique du glyphosate si passionnante à étudier, elle mérite réellement qu'on s'y attarde, ne serait-ce que pour le merveilleux exercice d'esprit critique qu'elle est.
Pour télécharger les données brutes (format excel) cliquez ici.
Références [ + ]
1. | ↑ | Pesticide residues in food 2016. OMS/FAO 2016 page 24 |
2. | ↑ | Peer review of the pesticide risk assessment of the active substance glyphosate. EFSA 2015 |
3. | ↑ | Long-term trends in the intensity and relative toxicity of herbicide use. Nature 2017. Discussion |
4. | ↑ | Copier-coller téléchargeables ici, en rouge le texte de la GTF, en jaune du BfR. Global 2000 |
5. | ↑ | Glyphosate : une agence européenne a copié-collé un rapport de Monsanto. France info |
6. | ↑ | Glyphosate : le nouvel amiante ?. Science Etonnante |
7. | ↑ | La gestion des conflits d'intérêts dans une sélection d'agences de l'UE. Cour des comptes européenne 2012 |
8. | ↑ | Position de l’OFAG au sujet du glyphosate. OFAG. page 2 |
9. | ↑ | Developmental and reproductive outcomes in humans and animals after glyphosate exposure: a critical analysis. Journal of Toxicology and Environmental Health. page 39 |
10. | ↑ | Interdiction du glyphosate : quelles conséquences pour les agriculteurs ? IPSOS 2016 |
11. | ↑ | Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française. INRA 2017 page 26 |
12. | ↑ | "Le glypho c'est écolo" a suscité son fleau de moqueries sur Facebook |
13. | ↑ | Indicateur de risque des pesticides du Québec – Ministère de l'agriculture. voir "résumé". |
14. | ↑ | Bilan des ventes de pesticides au Québec 2015. Tableau 1. |
15. | ↑ | Comparison and evaluation of eight pesticide environmental risk indicators developed in Europe and recommendations for future use - Agriculture, Ecosystems and Environment 90. Table 6 |
16. | ↑ | Greenpeace manipule. Bunker D ♥ seconde partie |
17. | ↑ | Le Huff Post CNEWS. Yougov 2017 |
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